"Choc du Monde de la Musique"
Schumann réalise dans les Kreisleriana op. 16 (1838) le plus subjectif de ses chefs-d′œuvre. Malgré leur caractère sombre, les éclaircies n′y sont pas absentes, et Schumann luimême n′a que rarement fait coexister des humeurs aussi contradictoires. L′unité psychologique en est pourtant soutenue, soit à travers le mode mineur, soit à travers une quasí-permanence tonale autour de si bémol. Si le recueil des Bunte Blätter op. 99 (1837-1849) ne constitue pas un cycle unifié, il contient maints joyaux méconnus. Les mystérieuses Scènes de la forêt (1849) sont le seul cycle pour piano de la fin de la vie du compositeur qui retrouve le lyrisme de ses pages de jeunesse. Dans les Scènes d′enfants (1838), simples d′apparence, Schumann est le premier compositeur qui ait mené à son accomplissement le genre de la miniature tenté auparavant par Beethoven et Schubert. Architecte rigoureux, jamais décoratif ni extérieur, Evgeni Koroliov révèle une intelllgence infaillible, un respect du texte peu ordinaire, une pensée d′une totale homogénéité. Il défend une conmption très intériorisée, qui n′est pas sans rappeler celle de Sviatoslav Richter. Dans les Scènes d′enfants ou les BunteBlätter, une telle introspection peut effrayer, mais ce style dynamique et audacieux n′interdit pas la variété des couleurs. Saisissant dans les Scènes d′enfants l′aspect nocturne de ces pages faussement enfantines, le pianiste trouve la lumière idéale à chaque pièce. Même si l′on peut préférer des versions plus fluides, romantiques ou brillantes, ce jeu sobre préserve la continuité, la logique des Kreisleriana tout en privilégiant l′intensification ascendante des tempos. " Patrick Szersnovicz
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Schumann réalise dans les Kreisleriana op. 16 (1838) le plus subjectif de ses chefs-d′œuvre. Malgré leur caractère sombre, les éclaircies n′y sont pas absentes, et Schumann luimême n′a que rarement fait coexister des humeurs aussi contradictoires. L′unité psychologique en est pourtant soutenue, soit à travers le mode mineur, soit à travers une quasí-permanence tonale autour de si bémol. Si le recueil des Bunte Blätter op. 99 (1837-1849) ne constitue pas un cycle unifié, il contient maints joyaux méconnus. Les mystérieuses Scènes de la forêt (1849) sont le seul cycle pour piano de la fin de la vie du compositeur qui retrouve le lyrisme de ses pages de jeunesse. Dans les Scènes d′enfants (1838), simples d′apparence, Schumann est le premier compositeur qui ait mené à son accomplissement le genre de la miniature tenté auparavant par Beethoven et Schubert. Architecte rigoureux, jamais décoratif ni extérieur, Evgeni Koroliov révèle une intelllgence infaillible, un respect du texte peu ordinaire, une pensée d′une totale homogénéité. Il défend une conmption très intériorisée, qui n′est pas sans rappeler celle de Sviatoslav Richter. Dans les Scènes d′enfants ou les BunteBlätter, une telle introspection peut effrayer, mais ce style dynamique et audacieux n′interdit pas la variété des couleurs. Saisissant dans les Scènes d′enfants l′aspect nocturne de ces pages faussement enfantines, le pianiste trouve la lumière idéale à chaque pièce. Même si l′on peut préférer des versions plus fluides, romantiques ou brillantes, ce jeu sobre préserve la continuité, la logique des Kreisleriana tout en privilégiant l′intensification ascendante des tempos. " Patrick Szersnovicz
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